En exclusivité et bientôt dans notre journal, retrouvez ci-dessous un article à propos du validisme.
Les personnes handicapées sont discriminées. Elles sont exclues, ségréguées. Elles ne peuvent pas jouir des libertés fondamentales et du droit commun.
Malgré cela, le handicap est rarement envisagé sous un angle politique.
Les militant·es antivalidistes luttent et s’organisent pourtant depuis les années 60.
https://journals.openedition.org/alterjdr/683
Cela pose d’importants problèmes dans la lutte pour la justice sociale et contre les oppressions.
C’est qu’il y a méprise à propos du handicap.
Pour le plus grand nombre, le « handicap » apparaît a priori - et avec toute l'apparente évidence du préjugé – comme étant de nature strictement biomédicale.
Deux raisons principales expliquent cet état de fait :
. le handicap renvoie, dans nos représentations collectives, au corps et/ou au soin,
. c'est le champ médical qui diagnostique le handicap, c'est à dire qui l'identifie et le définit.
Penser le handicap de cette manière, le fait échapper dans les représentations au champ politique. Il apparaît comme étant le résultat de faits naturels et non pas comme étant le résultat de conditions sociales et de choix politiques.
Les conséquences sont lourdes :
+ Le changement semble impossible, les inégalités apparaissent comme des lois naturelles et de ce fait implacables, inflexibles ;
+ Le handicap est limité à la dimension individuelle ;
+ Cela implique une naturalisation des dominations qui nie l’existence d’un système socio-politique – le validisme - qui valorise implicitement un groupe social, les valides, et discrimine un autre groupe social, les personnes handicapées, et l’exclut du droit commun.
Il y a donc urgence à politiser collectivement les questions liées au handicap, c’est-à-dire à passer d’un modèle médical – centré sur les individus, la déficience et la réadaptation – à un modèle social qui s’attaque aux limitations et barrières produites par la société.
Il y a urgence à nommer l’oppression subie par les personnes handicapées, le validisme, car tant qu'on ne conscientise pas les oppressions, on les reproduit.
Il y a urgence à inscrire la lutte antivalidiste dans les mêmes perspectives que les autres luttes d’émancipation que sont l’antisexisme, l’antiracisme ou l’anticlassisme par exemple.