Laval, le 28 novembre 2024.
SUD éducation 53 souhaite par ce communiqué répondre à l'OSTIC de Force Ouvrière daté du 22 novembre et relatif à leur mobilisation du 20 novembre contre les droits des enfants handicapé·es et qui comporte un certain nombre de mensonges.
Nous devons rétablir la vérité sur trois points.
Dans leur communication, les miltant·es de FO évoquent un « groupuscule » qui les aurait injustement taxé·es de validisme. Ce collectif – le Collectif Une Seule École (CUSE) – n'a rien d'un groupuscule. Il s'agit de la réunion de militant·es de collectifs antivalidistes français comme Handisocial ou le CLHEE, de militant·es syndicaux à la CGT ou à SUD éducation, de parents d'enfants handicapé·es, d'enseignant·es, d'AESH, de travailleur·euses du médico social...
Ces militant·es sont engagé·es pour le respect du droit international : le droit pour tous·tes les enfants d'aller à l'école et la fin de l'institutionnalisation, c'est à dire du placement massif d'enfants dans des espaces séparés (ITEP, IME...) définis par l'ONU comme des espaces de ségrégation, de discrimination et de privation de liberté.
Il est intéressant de voir de quelle manière Force Ouvrière utilise les mêmes procédés que les plus droitards de nos dirigeants pour décrédibiliser un collectif constitué d'un nombre important de personnes concernées par le handicap et luttant pour leur émancipation. Nous pensons à Gérald Darmanin évoquant des groupuscules écoterroristes à Sainte Soline.
Deuxièmement, Force Ouvrière prétend avoir été injustement taxé de validisme. Nous sommes pourtant bien en accord avec le CUSE lorsqu'il évoque, à propos du rassemblement du 20 novembre organisé par Force Ouvrière 53, un « appel à rassemblement réactionnaire, mensonger et validiste ».
Cet appel était réactionnaire, puisqu'il s'oppose au progrès social que constituerait l'accessibilité de toute la société à tout le monde.
Cet appel était mensonger puisqu'il prétendait défendre les droits des enfants en réclamant le développement de l'institutionnalisation lorsque les textes internationaux relatifs aux droits des enfants et aux droits des enfants handicapé·es en réclament la fermeture pour des raisons de justice sociale. En effet, le Comité des Nations Unies pour les droits de personnes handicapées (CDPH) dénonce ces structures où s'exercent la privation de scolarité (5 à 6 heures contre 24 heures par semaine en milieu ordinaire), des maltraitances institutionnelles et une approche contraire aux droits humains.
Petit point nécessaire : la désinstitutionnalisation ne signifie pas nier les besoins particuliers des élèves comme le sous-entend Force Ouvrière, c'est déployer les moyens médicaux sociaux nécessaires pour accompagner tous·tes les enfants dans l'école ordinaire et ses locaux. De plus, ces institutions sont gérées par des associations gestionnaires qui génèrent de très importants bénéfices sur le dos des personnes handicapées en France. Défendre l'institutionnalisation, c'est s'opposer au service public d'éducation !
Enfin, cet appel était validiste car il continue de propager le modèle médical et s'oppose au modèle social du handicap. Dans le modèle médical du handicap, les personnes handicapées sont essentialisées à leur handicap, notamment comme objets de soins. Le modèle social du handicap promeut l'idée que, d'une manière tout à fait similaire à ce qui se joue dans le racisme, le sexisme ou le classisme, les dominations ne sont pas la conséquence d'une infériorité naturelle des personnes dominées, mais bien celle d'une organisation sociale.
Troisièmement, lorsque Force Ouvrière écrit que toutes les organisations syndicales portent avec eux la revendication du respect de toutes les notifications de la MDA comme les orientation en ESMS, iels sous entendent que nous sommes en accords avec ces ESMS, ce qui est archi faux. SUD éducation 53 revendique l'accessibilité universelle et une école pour tous·tes. Nous revendiquons comme le CUSE le déploiement des moyens médicaux sociaux dans l'école ordinaire et la fin des associations gestionnaires qui volent la parole aux personnes handicapées et maintiennent, par intérêt financier, un système de ségrégation.
SUD éducation revendique :
- des moyens pour accueillir et répondre aux besoins de tou·tes les élèves qu’importe leur situation scolaires, sociales, administrative, leur origine et/ou leur handicap… sur tout le territoire ;
- la création massive de postes d’AESH, de RASED, de personnels médico-sociaux, d’enseignant·es, de CPE et de personnels de Vie scolaire et d’interprètes,
- la baisse des effectifs par classe ;
- la création d’un vrai statut de la Fonction publique d’éducateur·trice scolaire spécialisé·e pour les AESH ;
- une véritable formation initiale et continue à l’inclusion scolaire ;
- l’adaptation des bâtiments et du matériel scolaire ;
- du temps de concertation hebdomadaire